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MARIAGE
DE JEAN GUAY |
Six ans
après son arrivée au pays, le 10 novembre 1652,
Jean Guay, âgé de vingt-six ans, se sentait
suffisamment acclimaté au pays et en état d'y
fonder un foyer. Il fit sa demande à Jeanne
Mignon qui venait de débarquer, nous l'avons vu,
en ce pays.
L'acte
de mariage de Jean Guay est conservé aux
registres de Notre-Dame de Québec; cependant ce
mariage fut célébré à Lévis comme il apparaît
à l'acte lui-même. Cet acte d'ailleurs se lit
comme suit:
"Le
10 novembre 1652, après publication faite de
trois bans, e premier, le 8e
et le 15e
de septembre, ne s'étant
trouvé aucun empeschement, Monsr. De St-Sauveur
Prestre habitué en cette paroisse, à ce député
a interrogé Jean Guiet fils de Jean Guiet e
Marie Dumont ses pere et mere de la paroisse de
Nre Dame de berneuil en Xaintonge e Jeanne
Mignon, fille de François Mignon e de Marie
belanger ses pere et mere de la paroisse de St-Sauveur
de Larochelle lesquels ayant donné leur mutuel
consentement par parole de présent, il a
solennellement marié disant la messe à la
pointe de levi ou coste de Lauson en présence de
tesmoins connus les sieurs Buissost et Cousture."
Le
mariage est célébré à Lévis, le fait est
mentionné à l'avant dernière ligne : "disant
la messe à la pointe de levi, ou coste de Lauson."
À
cette époque il n'y avait pas encore d'église
ni même de chapelle à la Pointe de Lévis. Les
"Relations" de l'époque mentionnent
que la première messe qui fut célébrée sur la
rive sud le fut en 1647 dans la maison de
Guillaume Couture qui était située près de l'église
actuelle de Saint-Joseph de Lévis. Pendant de
longues années encore ce territoire devait être
desservi par des missionnaires partant de Québec.
Lévis n'aura un curé résident qu'en 1690.
En
1652, on était donc dans les premiers temps de
la fondation de Lévis et la messe de mariage de
Jean Guay fut célébrée dans la maison de
Guillaume Couture, un ancien Donné et François
Bissot, sieur de la Rivière, futur propriétaire
de la première tannerie à Lauzon, lesquels
agissent comme témoins.
La
mariée était une jeune fille de seize ans,
Jeanne Mignon, fille de François Mignon et de
Marie Bélanger, de la paroisse de Saint-Sauveur,
ville de La Rochelle, dans l'ancienne province
française de l'Aunis. L'Aunis et la Saintonge,
La Rochelle et Berneuil, étaient situés à
proximité et les familles Guay (Guiet) et Mignon
pouvaient bien s'être connues là-bas. Une
preuve de cet avancé nous est fournie par cette
mention dans l'acte de mariage : "lesquels
ayant donné leur mutuel consentement par parole
de présent."
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