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JEAN
GUAY À LA HURONNIE |
Que vit
Jean Guay en arrivant à Ste-Marie ? La désolation,
les larmes ! En juillet, les Iroquois avaient détruit
la mission St-Joseph et tué 2000 Hurons. Au début
de l'hiver 1649, ce fut le tour de la mission St-Ignace
; les RR. PP. Brébeuf et G. Lalemant furent
martyrisés. Les Hurons, épouvantés, supplièrent
les Pères de les suivre à l'île des chrétiens
ou St-Joseph, à 33 kilomètres de là. On passa
l'hiver là, mais le 13 mars, on se décida à
fuir Ste-Marie. On mit alors le feu à cette
uvre de 10 années de travail, laquelle fut
consumée en quelques heures. Quelle épreuve !
Les ennemis ne lâchèrent pas prise pour autant
; ce fut le harcèlement.
L'année
suivante, le 10 juin 1650, les missionnaires,
leur personnel, dont Jean Guay et 300 hurons se
sauvèrent vers Ville-Marie, puis vers Québec
qu'ils atteignirent le 28 juillet. On avait
assisté, impuissants, au génocide d'une nation.
La colonie elle-même agonisait. Quelques Pères,
des Frères et des Donnés retournèrent en
France. Jean Guay décidé, choisit de rester au
pays.
Dans
ce stage au pays de l'ouest, Jean Guay fit
connaissance avec Guillaume Couture, célèbre
coureur des bois dans le beau sens du mot, qui
fut pendant toute sa jeunesse et pendant toute sa
vie d'ailleurs, le bras droit des Jésuites.
Quand Jean Guay s'établira à la Côte de
Lauzon, il sera le voisin de Guillaume Couture
Le
Fort Ste-Marie au pays des Hurons de nos jours.
Aujourd'hui,
on peut visiter une reconstitution magnifique du
Fort Ste-Marie au Pays des Hurons. En effet, il y
a quelques années le gouvernement de l'Ontario
inaugurait ce nouveau Fort Ste-Marie sur les
lieux mêmes de son existence antérieure. On y
retrouve l'enceinte originale, les bâtiments, le
dédale de canaux par lesquels les voyageurs,
arrivant de Québec, pouvaient pénétrer dans le
fort, les ateliers particulièrement celui qui
servait de lieu de travail à Jean Guay, la
chapelle, etc. Des guides et des employés en
costume d'époque contribuent à nous situer dans
l'ambiance de ce qui pouvait être la vie de ces
courageux pionniers. Nous pouvons imaginer quelle
abnégation nos ancêtres faisaient preuve pour
aller s'exiler dans un pays hostile et faire
uvre de colonisateurs. Cette reconstitution
est située tout près de Midland, dans la Baie
Georgienne, à quelques 120 kilomètres au nord
de Toronto, et mérite le déplacement.
Qui
donc a défriché les 8 arpents de terre en 5 ans
? Qui a entretenu la pêche à l'anguille ? Qui a
bâti l'humble bâtiment ? Nul autre que Jean
Guay. Il aurait été engagé par Lauzon, puis
par les Jésuites qui lui concèdent à rentes en
1658 le terrain de 4 arpents sur 40 : et ils le
lui cèdent le 19 juin 1666.
Dans
les greffes du notaire Becquet, à la date du 18
juin 1666, on trouve un acte de concession par
les Jésuites à Jean Guyet, de la Pointe de Lévis,
cette terre couvre aujourd'hui le territoire situé
entre les rues du Moulin, Hyppolyte-Berthier et
Caron, du fleuve jusqu'au sud de la route
Transcanadienne. (La Transcanadienne était située
quelque peu au nord de l'actuelle autoroute 20.)
On
retrouve dans le même greffe le 15 septembre
1670, un bail à rente par les Jésuites à Jean
Guyet et le 20 juin 1671, concession d'une autre
terre par Charles de Lauzon Charny, fils du
gouverneur.
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